vendredi 26 octobre 2012

Quoi ?


Tu t'y attendais ?
Pas vraiment

Si c'était à refaire ?
Idem à deux, trois virgules prêt.

Quelles virgules ?
Celles qui claquent entre deux mots inutiles.

Tes plus beaux combats ?
Ceux que j'ai perdu. 
Pour l'instant.

A quoi bon ?
Je cherche encore

Ta minute essentielle ?
Ses yeux dans mes yeux.

Le pire ?
Tomber de l'arbre.

Le meilleur ?
Demain.

Ton pays ?
En a t-on un,  
quand on en a deux ?

Ton but ?
Vivre.

Ta direction ?
Autre...

mardi 23 octobre 2012

Moments de vie à travers nos objets personnels

Moments de vie à travers nos objets personnels - 22/10/2012

- Le Pleyel de mon enfance en France, récupéré après que mon père ait vendu son violon, seul ligneux de la lignée. Une racine de moins à l'arbre, une...
- Mes chaussures de marche en cuir à lacets rouges : défi au ridicule, défis à l'inconnu, si miennes au fil du chemin des ans.
- Mon stylo plume Parker: témoin d' éphémères ancrages, de carnets sans lumière, d' assommants sonnets, de sentiments tus, de déclarations sans lendemains qui chantent ...
- Ma guitare à cordes d'un sympathique acier, silhouette muette sur son mur, compagne attentive ou rétive, gavée de notes oubliées sitôt jouées, libre de mélodies que l' on dit.
- Et puis les vélos les violoncelles les bouquins les photos les couteaux les briquets les journaux les sacs à dos les combis les cirés les jeux les outils et les babioles, tout ce fatras rassurant pour l'instant mais dont un jour il ne restera ni rien ni personne pour les décrire... 

Dictionnaire subjectif

Sur le modèle du "dictionnaire des idées reçues" de Gustave Flaubert - 22/10/2012

Cannibale : Anthropophage qui a des soucis d' orthographe
Flageolet : instrument qui finit généralement sa vie dans un jardin potager
Lire : magazine (très) parisien. Finit généralement mal, faute d'une reliure décente
Taureau : Mythe trop puissant pour rassurer un anglo-saxon végétarien
Persévérance : qualité peu cardinale qui permet d'attendre le destin les mains vides
Osthéopathe : kiné qui a réussi
Immaturité : Reproche adressé par ceux qui croient savoir à ceux qui croient qu'ils sauront
Lance-roquettes : Arme de destruction massive pour jardinier du Bengale craintif. Et naïf.
Ceinture de chasteté : Oeuvre d'artisanat tue-l'amour
Sucre : les fraises n'en ont rien à craindre. Celui qui tient le sucrier, si.

jeudi 18 octobre 2012

Phrases à tiroirs, italiques

On venait de baptiser le bébé. Le curé, courroucé, dissimulait à grand peine la virginale gerbe de la 8° merveille du monde sur son surplis, immaculée, certes, mais déplacée en ce moment de grâce apostolique. L' innocente candeur était repue, et l'aurait fait savoir. Le pasteur invité ricanait derrière sa pilosité naissante elle aussi, bêtement bien sûr, en ce jour si sein. Sa bru n'avait pas vu la cène. Elle avait trop bu, mais le photographe avait été opportunément pris en otage par le buffet champêtre, et son garde, champêtre lui aussi, avait fait savoir qu'il ne lâcherait rien avant épuisement des stocks liquides, voire lipides. Seuls les enfants peuvent entrer dans le royaume de Dieu. Pour ces trois là, il était bien trop tard, le royaume leur était passé sous la couperose peu après que ce même curé ne les ait baptisés.

    J'ai souvent l'impression d'être observé, en particulier par ma voisine, une dame au parfum s'il s'lave, si solide, et si lente à lisser la vitre, d'autant plus lente à quitter le spectacle qu'il est régulièrement gratuit. Ses 2 yeux immenses, aussi mobiles qu'un aquarium oublié, riaient peut-être autrefois. C'était avant que son fils ne finisse au Tranxène, qu' elle n' enterre et sa fille et sa vie, pour mieux déterrer celle d'autrui. J'ai souvent l'impression d'être observé. Je leur en ai fait l'observation. Mais observer l'étiquette n'est pas leur tâche d'été.

    Assez vite j'ai compris qu'on me cachait l'essentiel. Alors je suis allé cherché une bouteille à la droguerie, et mis le feu. Leur existence a pris fin dans l'essence.

Ana(rock)phore

    Je me souviens d'un objet lourd, rare, important, à la poignée trop grosse et aux trous de cadran coupants. De sa lenteur à composer les numéros impossibles à modifier sans tout recomposer. Heureusement, il n'y en avait que 6. Le 22 à Asnières n' était plus qu' une blague de fin de banquet républicain. Dans un lieu de passage, ou au contraire un cabinet secret, c'était selon ... le nombre de cadavres familiaux probablement.
    Je me souviens des 1° mobiles aussi, format batterie 12 volts blindée militaire, antenne stratosphérique, extraits mi-nu-tieu-se-ment de leur étui, un 4x4 gonflé au bitume ciré. C'était bien avant la Rolex de leurs 50 ans.
    Je me souviens de ces nuits blanches, passées à composer des listes successives de numéros modem dans la pénombre d'un bureau transformé en cellule monacale dédiée au culte du dieu Cyber, pour envoyer quelques zéros et presque autant de uns, ou en recevoir d'aussi anonymes correspondants sans visage. Une décharge de clics, un hululement de porteuse et le frisson du voyant vert, après le rouge tout bouge. Vers un autre cagibi désert, dans un autre fuseau horaire.
    Je me souviens de ce passage initiatique des collégiens vers le GSM, l'ouverture frénétique du carton surdimensionné  d'avant le greenly correct. Le vibreur n'était pas seul à rêver d' impunité après des soirées non (r)accompagnées et de sorties - de route. Magie du sans-fil à la patte, caméléon.
    Je me souviens aussi de ces moments passés à l'attendre, le tamagoshi conscient des piles en fuite, sans savoir si elle, oui, elle, se trouvait derrière un de ces murs qui ne se rappelaient même plus à quoi avait bien pu ressembler une mandoline.
    Je me souviens enfin de ce SMS si récent, ici recopié, afin qu'il fane et reste:
" Ce jour à midi
Le soleil, après la pluie
a illuminé ton sourire béni.
Et on ne sait lequel des deux
a le plus ébloui ceux qui étaient ici."

interro écrite ?

Ce visage inconnu réfléchit-il? L'ombre ou la lumière?
Quand cesseront les 'pourquoi' ? Et les 'comment' ?
Ta nuit est-elle claire de lune ou ombre d'arène ?
Est-ce que les astres nous disent d'où nous venons ?
Ton sourire est-il sincère, ou fin d' adultère ?
La bouteille se hausse-t-elle du col quand le bouchon l' étire ?
Un bar ? Poisson ou poison ?
Où commencent le connu, l'inconnu et l'inconnaissable ? Et où finissent-ils ?
Faut-il être plein pour délier ?
Mais où est donc or ni car ?
Les légendes urbaines manqueraient-elles de héros ?
Pourquoi 3 minutes sans e ?
Et les coques ? Sombrent-elles dans l' horizon ?
Pourquoi tant de fins ne s' en donnent-elles pas les moyens ?