mardi 12 décembre 2017

la virevolte

On pourrait penser à la valse mais la virevolte va bien au delà. Le départ est moins léger, le pied est ancré, le centre de gravité est concentré en un point comme le crayon se préparant à l'écriture. Le pied s'enfonce dans le sol, la mine dans le papier, tous deux cherchent la même poussée. Un lent tournoiement s'amorce comme la feuille emportée par le vent. Les bras entrent dans la spirale et là, on s'envole, une volute se dessine, on n'est pas dans la danse mais dans une sorte d'élan irrésistible. Ne pas lutter , se laisser emporter. On perd ses repaires, on monte, on atteint le moment de suspension, le moment subtile de tous les possibles puis tout semble se calmer et là dans un frémissement au creux des reins, on pousse encore plus loin, à la fois plus haut et plus profond. Le cercle se densifie, on est dans l'accélération d'une toupie, puis la base vacille, on mordille le crayon, encore un tour , on décroche et la descente s'amorce tout doucement on retrouve le sol, on ferme le cahier. C'est la virevolte.